skip to Main Content

Paris regorge de styles architecturaux, qui peuvent être difficiles à identifier. Le plus connu d’entre eux, l’Haussmannien, a largement contribué à façonner la ville de Paris telle que nous la connaissons aujourd’hui. En effet, 60 % des immeubles parisiens ont été érigé dans ce style, entre 1850 et 1914. De nombreux autres courants architecturaux méritent également le détour. Nous vous invitons à découvrir les plus emblématiques, du XIXe siècle à nos jours :

Le style Empire 1800-1815

Le style Empire recouvre la période de règne de Napoléon 1er, de 1804-1814. L’Empire puise ses sources d’inspiration dans les grandes civilisations grecque, romaine et égyptienne. C’est à cette époque que débute ce principe de numérotation des rues (en 1805 à l’origine du préfet). Avant ce système, on désignait les maisons par leur propriétaire ou par les magasins présents.

La rue de Rivoli illustre parfaitement ce style : 

  • Fenêtres et portails en demi-cercle, décorées par des moulures. 
  • Façades coupées par des bandeaux horizontaux séparant les étages
  • Balcons filants, généralement au-dessus de la corniche, mais également au premier étage (étage noble) et au niveau des lucarnes

Le style Restauration 1815-1830

Le style Restauration, contemporain du Biedermeier caractérise l’art sous les règnes de Louis XVIII et de son frère Charles X. L’état des finances ne permet pas de grandes dépenses, la construction d’immeubles luxueux est ralentie pour laisser place à la création de logements plus populaires. Des immeubles au style très épuré font leur apparition. L’urbanisme tient une place importante sous la Restauration. Les plus grands lotissements de l’histoire parisienne voient alors le jour : le quartier de Saint-Vincent-de-Paul, le quartier François Ier, le quartier Saint-Georges.

  • Immeubles généralement composés de 4 à 5 étages
  • Façades souvent très plates et sans ornements
  • Fenêtres rectangulaires, souvent dotées d’encadrements en pierre
  • Présence de persiennes et de balconnets en fer forgé
  • Fenêtres plus présentes et plus rapprochées

Le style Louis-Philippe 1830-1850

Le style Louis-Philippe se situe pendant la période appelée Monarchie de Juillet sous le règne de Louis-Philippe de 1830 à 1848. Il fait suite au style Restauration et sera remplacé par le style Second Empire. Au début des années 1830, Paris compte 800 000 habitants et doit notamment faire face au développement de l’insalubrité et de la circulation croissante dans ses rues. Le préfet Rambuteau fera alors raboter certains immeubles pour élargir les rues, et le réseau d’égouts sera modernisé

  • Persiennes qui deviennent pliables, métalliques et amincies
  • Balcons moins profonds
  • Appuis de fenêtres qui dépassent de la façade
  • Décorations de plus en plus présentes sur les façades

 

 

Le style Haussmannien 1850-1914

A son arrivée au pouvoir, Napoléon III souhaite assainir et désengorger Paris et nomme Haussmann pour mener à bien ses projets. Dès 1850, Paris va se transformer en un chantier monumental, certains quartiers seront rasés.

  • Rez-de-chaussée haut de plafond pouvant abriter des commerces avec un premier étage dénommé « entresol » pour le logement des magasins ou le stockage des marchandises
  • Deuxième étage « noble », avec balcons et des encadrements de fenêtres plus riches. Présence d’un balcon filant au niveau du 2e étage, soutenu par des consoles.
  • Troisième et quatrième étages plus classiques, avec des encadrements de fenêtre moins riches. Des balcons individuels ont pu apparaître à la fin de la période Haussmannienne à la suite de nouvelles réglementations.
  • Cinquième étage avec balcon filant. Un étage qui n’est pas “noble”, mais dispose d’un balcon dans un soucis d’équilibre dans l’esthétisme de la façade.
  • Dernier étage servant de combles ou d’appartements de service.
  • Façade construite en pierre de taille
  • Les façades des immeubles sont désormais datées et signées par leur architecte

Le style Post-Haussmannien 1870-1895

1870 est avant tout une période d’affrontements pour la commune de Paris et c’est également la mise en place de la troisième République. C’est une période agitée où Paris est toujours dans son mouvement de construction initié par la préfet Haussmann.

A partir de 1880, l’opulence du style Haussmannien original évolue progressivement vers plus de sobriété. Seules les formes réellement utiles à la structure de l’immeuble sont conservées. 

  • De moins en moins de frontons sur les façades, sauf au 2e étage
  • Dais et consoles gagnent en discrétion

Dès 1884, les règles de construction Haussmanniennes sont assouplies et autorisent davantage de créativité.

  • Apparition de façades inspirées de styles très divers grec, romain, gothique, Renaissance…
  • Interdit depuis le Moyen-Age, le « Bow-window » refait son apparition car il devient autorisé entre le 2e étage et la corniche.

La fin du style haussmannien 1895-1914

A la toute fin du 19e siècle, le style Haussmannien connaît un dernier souffle, qui se prolongera jusqu’à l’aube de la Première Guerre. Dès 1902, l’assouplissement du règlement d’urbanisme va autoriser encore plus de fantaisie dans la construction :

  • Saillies qui gagnent en profondeur : elles peuvent désormais atteindre 1,20 m, contre 40 cm précédemment
  • Les oriels peuvent équiper les étages situés au-dessus de la corniche
  • Des loggias apparaissent parfois entre deux oriels
  • Les combles gagnent encore en hauteur, permettant encore davantage de créativité au niveau des toits
  • Les angles des immeubles s’arrondissent et sont souvent couronnés d’un dôme

Le style Art Nouveau 1895-1914

En France, l’Art nouveau a émergé au début des années 1890, et fut rapidement qualifié de « style nouille », en raison du privilège donné aux arabesques sur les lignes droites. L’architecte Hector Guimard en est l’un de ses plus célèbres représentants. La construction de l’immeuble le Castel Béranger rue Jean de la Fontaine marque le lancement de l’Art Nouveau en France. Ce nouveau style d’architecture, qui libère les architectes des réglementations contraignantes, se distingue par les éléments suivants :

  • Omniprésence de courbes sur les façades
  • Nombreuses ornementations aux traits précis et décors détaillés
  • Décorations représentant des fleurs, des végétaux, ou des animaux
  • Mélange de matériaux, souvent colorés et portes vitrées en fer forgé

 

 

Le style Art Déco 1920-1930

Ce mouvement artistique né au cours des années 1910 et qui a pris son plein épanouissement au cours des années 1920 avant de décliner à partir des années 1930. C’est le premier mouvement architecture-décoration de nature mondiale. Il prend son essor avant la Première Guerre mondiale contre les volutes et formes organiques de l’Art nouveau. Les principales caractéristiques du style art déco sont :

  • Façades le plus souvent en béton armé, mais aussi en pierre de taille ou en brique
  • Décorations simples, souvent géométriques
  • Présence fréquente de bow-windows à partir du premier étage
  • Garde-corps, balcons, et portes vitrées en fer forgé
  • Présence de motifs en bas-relief ou en ferronnerie représentant des paniers de fleurs ou de fruits, des guirlandes de fleurs, ou encore des spirales

L’architecture des années trente 1930-1939

La crise économique américaine de 1929 va avoir des répercussions directes sur l’économie française, y compris sur la construction d’immeubles. Dès le milieu des années 30, on va chercher à réduire les coûts de construction, en privilégiant notamment l’utilisation du béton armé. Les façades d’immeubles vont être simplifiées, en supprimant les ornements et en limitant les courbes. Les aspects pratique et logique primeront généralement sur l’esthétique. Voici quelques points communs aux constructions des années trente :

  • Disparition des ornements
  • Façades combinant plans parallèles et angles droits quasi-absence de courbes
  • Apparition de cours au pied de certains immeubles 

Logements sociaux de l’entre-deux-guerres 1918-1939

A l’issue de la Première Guerre Mondiale, un nouveau type de construction va voir le jour pour permettre aux ouvriers de se loger à loyers abordables : les Habitations à Bon Marché. Ces immeubles sont généralement en brique, car ce matériau est moins coûteux. Ils sont facilement reconnaissables :

  • Façades sans ornements en briques rouges (voire blanches, beiges…), souvent en alternance avec d’autres couleurs
  • Immeubles de 6 à 7 étages
  • Constructions par lots qui se succèdent
  • Porches généralement arrondis

Les Trente Glorieuses 1946-1976

La Seconde Guerre Mondiale a endommagé plus de 2 millions de bâtiments et en a détruit totalement plus de 450 000 en France. Pour remédier à la pénurie de logements, l’état lance un vaste plan de reconstruction dès 1952. C’est à cette époque que de nombreuses tours et barres d’immeubles sont créées grâce à des procédés de construction industrialisés. Ces immeubles présentent les spécificités suivantes :

  • Utilisation massive du béton
  • Architecture sobre et uniforme
  • Rupture nette avec le reste du tissu urbain
  • Toit plat de type toit-terrasse
  • Chaque ensemble comprend au minimum 500 à 1 000 logements

Les chocs pétroliers de 1973 et 1977 marquent la fin des Trente Glorieuses. La croissance des pays développés ralentit et le chômage fait son apparition. L’efficacité énergétique commence à être prise en compte dans la construction des immeubles. Dans les années 90, on constate un certain apaisement dans le style des constructions : les formes s’assagissent, les couleurs deviennent plus sobres.